Néoplasies myéloprolifératives
Un inhibiteur de télomérase pour les thrombocytémies essentielles, 3 gènes pour prédire la réponse à l’interféron et une indication au traitement cytoréducteur dans les thromboses splanchniques
Par STEPHANE LEPRETRE
D'après Baerlocher GM, abstr. S1112 ; Pugliese N, abstr. S592 ; Roy R, abstr. P820
L’imetelstat est le chef de file des inhibiteurs de télomérases qui inhibe la pousse spontanée des CFU-mégacaryocytaires de patients ayant une thrombocytémie essentielle (TE) mais pas de volontaires sains. G.M. Baerlocher (abstr. S1112) a rapporté les résultats d’une étude de phase II incluant 18 patients. Le taux de réponse est excellent (87 %) et une décroissance de la charge allélique JAK2V617 est également obtenue dans la majorité des cas. Des résultats sont aussi attendus dans les polyglobulies primitives. À suivre !
Un traitement des TE un peu plus classique, très efficace mais pas forcément toujours bien toléré : l’interféron. Il est intéressant de pouvoir prédire la réponse à cette molécule. Une équipe italienne suggère que les patients surexprimant JAK1, STAT3 et SOCS 3 (en RqPCR) ne répondent pas à l’interféron (abstr. S592).
L. Roy a présenté une étude très intéressante sur les thromboses portes et les syndromes de Budd-Chiari dans une série de 109 patients avec NMP (abstr. P820). Les conclusions tendent à montrer qu’il vaut mieux débuter un traitement cytoréducteur chez ces patients même quand l’hémogramme reste normal (ce qui est souvent le cas). La cytoréduction est en effet associée à moins de récidive thrombotique et moins de complications hépatiques. Il s’agit de la première étude montrant l’impact du traitement cytoréducteur dans cette présentation : elle aurait mérité une communication orale !