lun. sept. 20, 2021 12:25 pm
Nini64,
Si tu veux mon conseil, le mieux c'est d'en parler. Mais pour en parler il faut croire à ce qu'on va leur dire.
La maladie a parfois pris le dessus, la colère est parfois montée, l'agressivité aussi. Mais je n'étais pas en colère contre ma femme ou mes enfants, j'étais en colère contre la maladie. Le jour où je l'ai compris, je me suis apaisé.
On a parlé de la maladie et je leur ai demandé de l'aide. On a instauré un espère ce code. Quand ils voient que je commence à monter dans les décibels ou que j'ai un comportement qui ne leur convient pas, alors ils font ce signe et je comprends.
C'est important qu'ils sachent que dès fois tu ne vas pas bien. Que tu es fatigué. Que ta tête est au bord de l'explosion après l'injection de Pegasys. Mais tu n'y es pour rien et eux encore moins.
Pendant longtemps ne serait-ce que prendre le métro pour aller à ma consultation à l'hôpital Saint Louis, je regardais les gens et je me disais: lui il mérite d'être malade, il ne prend même pas soin de lui. Elle, aussi à ma droite elle mérite plus que moi d'avoir cette maladie. J'en voulais à la vie.
Aujourd'hui c'est différent. Cette maladie m'a appris qu'il faut profiter. Et je continue.
MA vie est ponctuée désormais de projets: j'ai appris la pâtisserie, j'ai appris à coudre, à faire de la menuiserie. J'ai repris les études. J'ai une liste de livre à lire, j'ai créé mon entreprise, ...
Sans cette maladie je serais un père de famille très banal, avec sa jolie famille, son crédit immobilier et son chien.
Je n'ai jamais autant vécu qu'aujourd'hui.