
France-hémato publie cette semaine un abstract intéressant sous la plume d'Eric Wattel. Bonne lecture :
Tipifarnib et étoposide per os dans les leucémies aiguës myéloblastiques (LAM) du sujet âgé.
Presque 50 ans sans progrès significatif, le traitement de la LAM du sujet âgé semble actuellement s’optimiser par la prise en compte des comorbidités, par un ciblage plus précis et un objectif moins strict en termes d’intensité et de réponse (comme le suggèrent les comptes-rendus de l’ASH 2008). Karp et al nous livrent les résultats d’une phase I associant étoposide et tipifarnib, inhibiteur de farnesyl transférase, chez le sujet âgé avec LAM. Le rationnel de l’étude reposait sur la potentialisation de l’effet antiprolifératif de l’étoposide par le tipifarnib sur des cellules de lignées et des échantillons de blastes de patients. Cette phase I où les deux drogues étaient délivrées par voie orale, s’adressait à des patients de plus de 70 ans sans indication pour un traitement conventionnel, c’est-à-dire en pratique, chez des malades cumulant des facteurs de mauvais pronostic : LAM secondaire, cytogénétique défavorable, comorbidités multiples… Les 84 patients de 77 ans d’âge médian recevaient un total de 224 cycles : T (300-600 mg po 14 ou 21 jours) + E (100–200 mg par jour à J1-3 et 8-10). La toxicité du traitement apparaissait lorsque le tipifanib était utilisé sur 21 jours. Le taux global de rémissions complètes était de 25%. 30% des patients traités avec 14 jours de tipifarnib obtenaient une rémission versus 17% des patients traités pendant 21 jours. Ces résultats sont très encourageants étant donné la population étudiée et mériteraient peut-être d’être comparés aux chimiothérapies d’induction.
Rédacteur : Eric Wattel