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sergio
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TET2 et lecémies myéloblastiques

mar. mai 15, 2012 8:43 pm

Importance du statut TET2 dans les LAM du sujet de moins de 65 ans.

L’adulte jeune (< 65 ans) est plus à même de guérir d’une leucémie aiguë myéloblastique que son ainé tout simplement par ce que la chimiothérapie intensive et éventuellement l’allogreffe de cellules souches restent encore les principales armes thérapeutiques de ces maladies. En dehors donc de l’âge et d’éventuelles comorbidités, la leucocytose, l’état général et surtout le caryotype et la biologie moléculaire permettent de préciser le géni évolutif de la maladie et de guider son traitement. La LAP reçoit un traitement bien spécifique alors qu’en attendant la reprise de la production industrielle d’anti-CD33, la chimiothérapie à base d’anthracycline et d’AraC et les greffes sont utilisées dans les autres LAM. Le caryotype est le premier facteur pronostique pris en compte ; il permet par exemple de distinguer les LAM CBF dont le traitement repose sur la seule chimiothérapie des formes à caryotype défavorable ou après une chimiothérapie d’induction, l’allogreffe est proposée en consolidation. Les LAM à caryotype normal sont une catégorie hétérogène de maladies où les marqueurs pronostiques correspondent aux mutations de gènes comme CEBPA, NPM1, FLT3… TET2 (ten-eleven translocation-2) a été retrouvé muté pour la première fois en 2008 et concerne de nombreuses hémopathies. Il constitue le gène le plus souvent réarrangé dans les syndromes myélodysplasiques (SMD). Son effet physiopathogénique passerait par la conversion de la 5 methylcytosine en 5 hydroxymethylcytosine, modifiant ainsi épigénétiquement l’expression de gènes. L’impact pronostique des mutations de TET2 fait l’objet de débat. Weissmann et al ont effectué un séquençage à haut débit de TET2 à partir de l’ADN leucémique de 318 malades. 131 mutations étaient retrouvées chez 87 patients (27,4%) et 44 (50,6%) étaient porteurs de 2 mutations. Ces substitutions étaient fréquemment associées à la présence de mutations de NPM1, FLT3-ITD, FLT3-TKD, JAK2, RUNX1, CEBPA, CBL et de KRAS. A l’opposé, elles étaient rarement associées à la présence de mutations d’IDH1 ou d’IDH2. De façon intéressante les mutations de TET2 étaient plus fréquentes en cas de caryotype normal (30,1 vs 18,7%), d’hyperleucocytose, de thrombopénie, et d’âge avancé (67,5 vs 652 abs). L’analyse pronostique était restreinte aux patients avec LAM de novo sans anomalie cytogénétique. Elle trouvait une survie sans évènement significativement plus brève en présence d’une mutation de TET2 (6,7 vs 18,7 mois en médiane). Cette différence s’accentuait chez les malades les plus jeunes (<65 ans : médiane non atteinte en l’absence de mutation vs 8,9 mois) de même que chez les malades de risque favorable d’après l’European Leukemia Net (porteurs d’une mutation CEBPA et/ou de NPM1 sans réarrangement FLT3-ITD) : 10,3 vs 41,3 mois. Ces données justifient confirmation car elles placeraient TET2 parmi les gènes à explorer systématiquement au diagnostic de LAM à caryotype normal.
Rédacteur : Eric Wattel
Je suis le président de ALTE-ASSO.
n'hésitez pas à me questionner par mail, par message privé ou par téléphone au 0981377212

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