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sergio
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Séquelles après allogreffe

mar. déc. 04, 2012 3:17 pm

Dans sa revue de presse, Eric Wattel nous propose cet article :

Risques cardiovasculaires au long cour après 'une greffe de moelle osseuse.


Les allogreffes de cellules souches sont de plus en plus fréquemment réalisées. Ce progrès thérapeutique repose sur une plus grande disponibilité de greffons grâce au fichier de cellules souches mais aussi au sang de cordon. D’autre part, les conditionnements atténués permettent d’effectuer des greffes chez des patients plus âgés qu’auparavant. Enfin, les progrès en terme de soins de support ont confortablement réduit la mortalité toxique. Il existe donc de plus en plus de nombreux survivants après greffe de cellules souches. Il est donc important de se repencher sur les toxicités à long terme de la procédure. Ainsi, il est estimé que les 3/5èmes des longs survivants développent une maladie chronique et que l’incidence cumulée de pathologies pouvant menacer le pronostic vital est proche de 40% à 15 ans. Les maladies cardiovasculaires sont l’une des premières causes de morbidité et de mortalité après greffe de cellules souches. Ces affections ont une latence prolongée, elles sont souvent irréversibles et associées à une mort prématurée. Indépendamment du contexte oncologique, plusieurs facteurs de risque sont connus comme étant associés au risque de développer une pathologie cardiovasculaire : hypertension, diabète, dyslipidémie. Armenian et al ont fait le point sur l’effet des greffes de cellules souches sur les facteurs de risques cardiovasculaires. Le travail a reposé sur une étude rétrospective de 1885 dossiers concernant des patients ayant survécu au moins un an après greffe de cellules souches et suivis dans un seul centre (City of Hope 1995 - 2004). A 10 ans, l’incidence cumulée d’hypertension, de diabète, de dyslipidémie ainsi que de l’association de plusieurs de ces facteurs était respectivement de 37,7%, de 18,1%, 46,7% et 31,4%. Cette prévalence de facteurs de risques cardiovasculaires était significativement plus importante chez les greffés que dans la population générale. Parmi les patients greffés, ce sont les allogreffes qui étaient le plus souvent associées à un facteur de risque cardiovasculaire. Un âge avancé et une obésité au moment de la greffe augmentaient encore ce risque. Les antécédents de réaction aiguë du greffon contre l’hôte de grade 2-4 étaient associés à un risque accru d’hypertension, de diabète et de dyslipidémie. Un conditionnement avec irradiation corporelle totale augmentait le risque de diabète et de dyslipidémie. L’incidence d’affections cardiovasculaires était augmentée proportionnellement au nombre de facteurs de risques observés : 7% pour 1 facteur de risque, 11,2% pour au moins 2 facteurs de risques. Ce risque culminait chez les patients ayant de multiples facteurs de risques (15%) ainsi que chez les malades ayant été exposés aux anthracyclines avant la greffe. Cette étude est l’une des premières faisant le lien entre greffes de cellules souches, facteurs de risques cardiovasculaires et développement d’affections cardiovasculaires. Il fournit la base pour identifier les patients à risque et à même de bénéficier d’une surveillance particulière ainsi que d’une prévention secondaire.
Rédacteur : Eric Wattel
Je suis le président de ALTE-ASSO.
n'hésitez pas à me questionner par mail, par message privé ou par téléphone au 0981377212

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