mar. janv. 27, 2009 10:06 pm
Voici quelques infos récentes à propoq de l'imatinib :
Complications oculaires de l’Imatinib.
L’équipe de l’Université de la Sapienza à Rome rapporte son expérience sur 250 LMC traitées par l’Imatinib. Si l’œdème périorbitaire est fréquent voire quasi-constant, les formes sévères (grade II ou III) ne représentent que 30 % des patients et nécessitent des diurétiques type hydroclorotiazide ou amiloride. Le mécanisme serait une hyperperméaibilité des capillaires via le PDGFR. Contrairement aux séries, les auteurs n’ont pas noté une autre complication fréquente (jusqu’à 20 % des cas pour certains) à savoir l’epiphora cad l’écoulement anormal des larmes sur les joues, secondaire à un œdème important et/ou un chemosis conjonctival, ceci peut-être du fait d’une utilisation rapide des diurétiques ?
Plus importantes mais plus difficiles à appréhender par un non-ophtalmologiste sont les autres complications avec un total de 13 patients soit 5 % des cas. Les 2 premières complications parfois intriquées, sont l’augmentation de la pression intraoculaire menant au glaucome et les microhémorragies au niveau de la rétine, du vitrée ou des conjonctives. Ces effets semblent doses dépendants : 7 des 13 patients prenaient 600 voire 800 mg d’Imatinib par jour avec alors un délai de survenue de 9 mois versus 17,5 pour les patients traités à 400 mg. A noter que ces patients présentent assez souvent (9 cas sur 13) des facteurs de risque tels que la myopie, l’hypertension artérielle et le diabète.
Enfin une observation de névrite optique survenue après plus de 4 ans de traitement et résolutive après 6 semaines d’arrêt du traitement et une vitaminothérapie associée à des stéroïdes… mais nous n’en saurons pas plus !
Il m’a semblé intéressant de signaler ce papier car nous avons tous au moins un patient qui a fait un problème oculaire plus ou moins bien étiqueté. Or à lire ce papier il semble que ces effets secondaires soient finalement assez mal « catégorisés » et peut-être sous-évalués car si les autres complications touchent comme ici un patients sur 20, il est surprenant de voir que la bibliographie ne comporte que 8 références internationales !
Pour les amateurs, dans la foulée un case report d’un patient de 38 ans qui sous Imatinib a présenté des microhémorragies rétiniennes importantes associées à un œdème de la macula ayant fait arrêter le traitement avec une résolution rapide. Ce patient a ensuite reçu du Dasatinib sans récidive des signes oculaires avec un recul de plus de 24 mois.
Rédacteur : Bernard Desablens