L'article qui suit tend à prouver que Nilotinib et Dasatinib sont de bonnes solutions en cas
d'absence de répone à l'Imatinib, à condition qu'ils soient utilisés en phase chronique. Ils ne seraient d'aucun intérêt en phase aiguë.
Comme d'habitude, c'est un avis à ne pas considéré comme définitivement acquis.
En troisième ligne dans la leucémie myéloïde chronique (LMC), les inhibiteurs de tyrosine kinase de seconde génération ont une efficacité limitée dans le temps.
La LMC est en première ligne traitée par l’imatinib avec les résultats que l’on connaît. Des mutations d’Abl, une surexpression du transcrit chimérique ou de src contribuent à la résistance au traitement de première ligne. Le dasatinib et le nilotinib sont des inhibiteurs de tyrosine kinase (ITK) respectivement 300 et 30 fois plus actifs que l’imatinib sur Bcr-abl, le premier possédant par ailleurs une activité sur la voie src impliquée dans la leucémogenèse et la résistance à l’imatinib. Ces drogues sont utilisées chez les malades résistants à l’imatinib, mais, avec le temps, sont aussi délivrées en troisième ligne, après échec de deux ITK. Garg et al font le point sur 48 LMC ainsi traitées en troisième ligne, 34 avec le dasatinib et 14 avec le nilotinib. Le nombre de patients et le caractère rétrospectif de l’étude n’autorisaient pas une comparaison des deux séquences thérapeutique. Chez les 25 malades en phase chronique, le traitement de troisième ligne entrainait 5 réponses moléculaires majeures, 3 réponses cytogénétiques complètes, 2 réponses cytogénétiques partielles, 3 réponses cytogénétiques mineures, 6 réponses hématologiques complètes et 7 échecs. Ces valeurs étaient de 1, 1, 2, 1, 4 et 1 chez les 10 malades en phase accélérée alors que chez les 13 patients en phase acutisée, le traitement de troisième ligne induisait une réponse moléculaire majeure, 2 réponses cytogénétiques complètes, 1 réponse cytogénétique partielle, 1 réponse cytogénétique mineure, 2 retours en phase chronique et 6 échecs. Ces résultats assez encourageants étaient malheureusement de courte durée puisque la durée médiane de réponse cytogénétique complète n’était que de 16,3 mois avec 3 malades toujours en réponse complète après 12 mois de traitement. La médiane de survie sans échec était de 20 mois chez les malades en phase chronique, 5 mois en phase accélérée et 3 mois en phase blastique. Certains malades en phase chronique peuvent donc tirer bénéfice d’un troisième ITK : lesquels ?
Rédacteur : Eric Wattel
> Garg, R. J., H. Kantarjian, S. O'Brien, A. Quintas-Cardama, S. Faderl, Z. Estrov, and J. Cortes. The use of nilotinib or dasatinib after failure to two prior tyrosine kinase inhibitors (TKI): long-term follow-up. Blood. 2009 Sep 3.