Sans prétendre à être une panassée, les auteurs de cette parution nous donnent un moyen diagnostic de première approche pour savoir si une telle suspicion est justifiée ou non. Rappelons qu'une gammapathie monocolonale IgA ou IgG est révélée par l'électrophorèse des protides sériques. Dès que le taux dépasse 10 %, des examens complémentaires s'imposent.
Le myélome est toujours précédé d’une dysglobulinémie monoclonale de signification « indéterminée » (MGUS).
L’incidence de la MGUS est d’environ 3% chez l’adulte de plus de 50 ans et cette condition est un facteur de risque bien connu de myélome. A l’opposé, le fait qu’une MGUS précède constamment un myélome était jusqu’ici inconnu. Landgren et al, grâce à un programme américain d’étude prospective de l’incidence de tumeurs solides a pu, sur une cohorte de 77 469 individus initialement asymptomatiques, diagnostiquer 71 myélomes et analyser des échantillons sanguins prospectivement collectés (pendant 2 à 10 ans) avant le diagnostic, à la recherche d’une dysglobulinémie. Les résultats sont sans appel puisqu’à 2, 3, 4, 5, 6, 7 et après 8 ans, la fréquence de MGUS était de 100%, 98,3%, 97,9%, 94,6%, 100%, 93,3% et 82,4%. Dans la moitié des cas la concentration de la paraprotéine et le ratio correspondant des chaines légères augmentaient au cours du temps avant le diagnostic de myélome. La MGUS précède donc constamment le myélome, ce qui renforce l’intérêt de ce marqueur et justifie que d’autres paramètres prédictifs soient développés.
Rédacteur : Eric Wattel